
Birmanie : l’ONU s’inquiète du pouvoir économique de l’armée
L’armée birmane est particulièrement puissante au plan économique selon l’ONU. Dans un rapport publié ce lundi 05 août, l’institution mondiale dénonce le contrôle de l’économie de la Birmanie par les militaires. Comment se manifeste en réalité cette mainmise de la grande muette sur les activités économiques du pays ? Réponse dans ce tour d’horizons de ce sujet très sensible.
Une omniprésence dans l’économie et des liens avec des sociétés étrangères
Dans son rapport rendu public ce lundi, les Nations Unies ne manquent pas de décrire la façon dont les militaires exercent un contrôle total de l’économie birmane tout en révélant des liens très étroits avec des sociétés à l’étranger. Selon le document publié par l’ONU, elles sont au nombre de 59 les entreprises étrangères qui auraient des relations commerciales prouvées avec deux conglomérats birmans. Contrôlés par des militaires de la Birmanie dont le chef de l’armée, ces organisations se caractérisent par l’opacité de leur structure à en croire le document. Le document onusien précise que les entreprises avec lesquelles les liens sont prouvés viennent pour la plupart de pays asiatiques comme la Chine, l’Inde, le Japon ou encore la Corée. Elles sont également européennes avec la Belge News Tec et la Française Oberthur.
Des capitaux utilisés dans des opérations contre les Rohingyas
En plus d’avoir dévoilé la mainmise sur l’économie des militaires avec à leur tête le chef de l’armée en personne, l’ONU va plus loin en donnant des précisions sur la destination de l’argent obtenu à travers ces activités opaques. Les différentes enquêtes réalisées sur la question ont permis de savoir que tous les capitaux récoltés étaient utilisés pour le financement des opérations militaires contre les Rohingyas. Pour les Nations Unies, ces liens commerciaux contribuent non seulement au renforcement des capacités financières de l’armée mais également au financement d’opérations contre la minorité musulmane des Rohingyas. Selon le rapport, les sommes octroyées à l’armée pour financer ses actions contre ces populations victimes d’un nettoyage ethnique ont atteint les 10 millions de dollars.
Pour l’ONU, l’une des solutions pour empêcher les militaires de nuire aux Rohingyas grâce à leur mainmise sur l’économie birmane est d’instaurer un embargo sur les armes. Il convient de rappeler que ces dernières années, des pays tels que la Russie, la Chine, l’Ukraine ou encore Israël ont effectué des ventes de matériel militaire à la Birmanie.
Source : http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20190805-birmanie-rapport-onu-entreprises-militaires

