
Crise des réfugiés Rohingya : la gestion de la Birmanie décriée par le Bangladesh
Le gouvernement du Bangladesh n’est pas content pas de la façon dont la Birmanie gère l’épineuse question des réfugiés Rohingya sur son sol. Il l’a fait savoir par la voix de sa première ministre Sheikh Hasina qui n’a pas manqué à l’occasion de relever la responsabilité des autorités birmanes dans les retards observés dans la gestion de cette crise humanitaire. Retour sur les circonstances qui justifient cette sortie musclée de l’Etat bangladais.
La Birmanie accusée de refuser le rapatriement des réfugiés Rohingya
Pour la première ministre bangladaise, il n’existe aucun doute sur le refus de la Birmanie de rapatrier les Rohingya réfugiés dans de son pays depuis 2017. Faut-il le rappeler, c’est suite à la répression brutale de l’armée birmane que les populations issues de cette minorité musulmane ont été forcées de trouver refuge dans ce pays frontalier.
En dépit du fait que les camps d’accueil soient surpeuplés, ils sont très peu ceux qui souhaitent retourner sur le territoire birman. Pour la majorité d’entre eux, les conditions de sécurité ne sont pas encore réunies pour un retour sur leur terre natale.
Pour le Bangladesh, les seules responsables de cette situation demeurent les autorités de la Birmanie. Pour Mme Hasina, l’Etat birman n’a pas l’intention de reprendre les Rohingya. C’est ce qui expliquerait en partie le fait cette crise humanitaire perdure malgré la signature d’un accord entre la Birmanie et le Bangladesh en novembre 2017.
Les ONG internationales humanitaires également tenues pour responsables
Lors de sa conférence du dimanche dernier, la chef du gouvernement bangladais ne s’est pas contentée d’imputer la responsabilité du non rapatriement des Rohingya à la Birmanie. Elle accuse aussi les organisations non gouvernementales d’être à l’origine de la situation.
Pour madame Sheikh Hasina, les ONG qui travaillent dans les camps de réfugiés situés à la frontière de Cox’s Bazar ne désirent pas réellement une fin de la crise. A ce propos, elle a déclaré ceci à l’occasion de son discours : « le problème que je vois maintenant est que différentes agences internationales qui fournissent des services volontaires ou travaillent dans des camps Rohingya à Cox’s Bazar ne veulent jamais que les réfugiés rentrent chez eux»
La thèse d’un retour forcé écartée par le Bangladesh
En dépit de ces accusations à la fois contre la Birmanie et les ONG apportant de l’assistance aux réfugiés Rohingya, le Bangladesh n’envisage de forcer les populations concernées à rentrer chez elles. Toutefois, la première ministre souhaite une enquête qui vise à éclairer l’opinion publique sur l’action des organisateurs des protections contre un retour des Rohingya dans leur pays.
Soulignons que ces déclarations de madame Hasina ont été faites seulement une semaine après qu’un rapport sur la question soit publié par l’équipe d’intervention de l’Association des nations de l’Asie du Sud-est.
Accueilli avec réserve par de nombreux observateurs internationaux, ce document relevait les efforts réalisés par le gouvernement central birman pour inciter les Rohingya à rentrer.

